Observateurs français en Russie : un élu LR suspendu de son mandat

Cyril Gaucher, en direct de Moscou dimanche 17 mars 2024, chez Russia Today
Cyril Gaucher, en direct de Moscou dimanche 17 mars 2024, chez Russia Today

Source : AFP


Cyril Gaucher était jusqu’à maintenant conseiller à l’aménagement du territoire de la ville de Talant, petite commune de Bourgogne. Il vient d’être suspendu et risque une exclusion de son parti, Les Républicains. En prime, il vient d’accéder à une renommée nationale. 

Motif ? Il s’est rendu comme observateur des élections présidentielles en Russie et n’a pas hésité à donner une interview à RT (Russia Today) France. Il y décrit une atmosphère légère, apaisée, presque familiale comme en France. Il dit avoir visité une quinzaine de bureaux de vote.  

Pourtant, le scrutin ne s’est pas déroulé dans une atmosphère apaisée, puisqu’il a été fait état de plusieurs incidents et d’irrégularité et surtout, on rappellera que les élections présidentielles n’étaient absolument pas libres. Cependant, pour Cyril Gaucher, le climat général n’était pas différent des élections en France. 

D’après les archives vidéo de RT, il n’est pas le seul élu à s’y être rendu. En effet, on relève la présence d’Aymeri de Montesquiou, ancien sénateur, qui indique que « tout est organisé, on ne peut rien y redire ». Reste à savoir ce que le Parti Radical en dira. On se rappelle que cet ancien sénateur a été déchu de son mandat de sénateur, pour déclaration de patrimoine non conforme, par le Conseil constitutionnel. 

L'ancien sénateur Aymeri de Montesquiou

Du côté des Républicains, la fédération départementale a demandé l’exclusion de Cyril Gaucher. Pour le président de la fédération de Côte-d'Or, à l’AFP, « Il cautionne le processus électoral en Russie, ce qui est hallucinant » et précise que cette position est « complètement opposée » à celle des Républicains. 

Il est probable que le cas de Cyril Gaucher soit examiné lors du prochain Bureau Politique des Républicains. Quant aux autres observateurs français, on ne sait pas précisément combien ils étaient sur place ni dans quelles conditions ils ont été invités à superviser ce qu’on a du mal à appeler une élection.